J’avais adoré Beijing Coma, de Ma Jian, que m’avait ramené la Souris lors de l’une de ses visites. Je l’ai prêté à la plupart de mes amis ici, qui ont tous été autant touché par ce livre que moi. Ainsi, lorsque l’un d’eux m’annonça qu’il se trouvait en possession d’un autre livre de cet auteur, je n’ai pas hésité, et lui ai demandé si je pouvais le lui emprunter. C’est ainsi que je me retrouvai avec Stick Out Your Tongue entre les mains, et que je commençai à le lire.
Quatrième de couverture :
Bien plus qu’une relation de voyage, les cinq récits ici rassemblés proposent une vision d’un monde que l’on croyait connaître. Le Tibet visité, interrogé et intimement découvert par le Chinois Ma Jian révèle en effet un peuple et un pays d’une inquiétante étrangeté dont la dureté et la violence sont extrêmes. Les descriptions – celles des funérailles célestes durant lesquelles les cadavres sont livrés aux vautours, celles des incestes, des viols, des mortifications… -, aussi insoutenables que fascinantes, n’ont pas manqué de susciter les foudres de la censure en ce qu’elles prêtent d’irréductible singularité à un peuple supposé se fondre dans la grande Chine. En véritable écrivain, Ma Jian parvient à retranscrire le pouvoir fantasmatique d’une réalité cachée mais incontestable.
On a ici un petit recueil de nouvelles, qui se lit plutôt vite (environ une heure, en ce qui me concerne). Cependant, les histoires racontées restent bien plus longtemps en tête, de part notamment la dureté de celles-ci. En effet, on est loin d’un Tibet idyllique, tel qu’il peut-être fantasmé par bien des gens, mais l’auteur nous décrit un Tibet violent, entre mysticisme et brutalité d’une vie aride. La frontière entre réalité et fiction est fine, bien souvent, on ne sait plus trop si l’auteur nous parle de récits fictifs ou d’aventures qu’ils auraient vraiment vécues/entendues lorsqu’il était là-bas (il y a en effet passé de nombreuses années). On découvre un peuple en fin de compte bien différent des images de propagandes (qu’elles soient chinoises ou occidentales) qu’on peut voir ici ou là.
Beijing Coma était très incisif. Si je mets la main sur ce recueil, je le lirais volontiers.
Celui-là ne l’est pas autant. Je dirai que de ce point de vue là, il est plus proche de Nouilles Chinoises (je crois que tu l’as lu aussi, non ?) (et puis dans le genre aussi, c’est de la même façon une succession de petites vignettes/histoires).
Je ne l’ai pas autant aimé que Beijing Coma, mais très chouette quand même.
bonjour La Renarde,
je trouve ici la trace de La Souris…petite réunion dans la tanière… ?
en tous les cas ça donne envie de lire Ma Jian pour découvrir une autre image du Tibet comme tu sembles évoquer…intéressant…!
et ton blog est bien sympa…à visiter for sur… 😉
Je suis ravie que ce blog te plaise. C’est en partie grâce à la Souris qu’il existe, tu peux donc l’en remercier !
Si tu as l’occasion de mettre la main sur ce livre, n’hésite pas, il est intéressant, et rapide à lire. Tellement de choses se disent sur le Tibet, qu’il est difficile de savoir ce qu’il s’y passe exactement, et ce qu’il en est réellement. C’est là ou ce genre de livre prend tout son intérêt !