Aujourd’hui, c’est le nouvel an. Nous décidons donc de laisser notre chauffeur se reposer une matinée, et partons à pieds visiter les tulou du comté de Nanjing. Sur le bord de la route, nous croisons de nombreux tulou, plus ou moins vieux, en plus ou moins bon état, mais aussi quelques temples aux toitures richement décorées. Le végétation est luxuriante, avec de nombreux bambous et des arbres impressionnants. L’été, il doit aussi certainement y avoir plein de bananiers verdoyants, mais là, ils sont malheureusement tous morts.
Quatre kilomètres plus loin, nous voilà arrivés à notre première étape, Yuchang Lou. Construit en 1308, il est l’un des plus vieux et grands tulou existants à ce jour. Il est surnommé le « bâtiment en zigzag » car à cause d’une erreur de construction, ses poteaux de soutient ne sont pas très verticaux. Ce qui ne l’a pas empêché de tenir plus de 700 ans !
Là-bas aussi, le sol est rouge des pétards qui ont été tirés. Certains des habitants ont été bien matinaux, et tiennent déjà boutique (ce tulou est plutôt connu, et donc nombreuses de ses salles du rez-de-chaussée ont été transformées en boutiques), tandis que d’autres se lèvent à peine et font leur toilette matinale. On entend dès l’entrée un chinois jouer de la musique. Il s’agit d’une calebasse, avec des tiges qui en sortent, et ainsi transformée en un genre de flûte. Maman étant musicienne, la voilà immédiatement attirée. Pendant qu’elle discute avec le vendeur (car c’est un marchand d’instruments), et qu’elle apprend à en jouer quelques notes, nous partons, mon père, mon frère et moi-même, explorer le tulou. Et finissons par nous faire inviter à prendre le thé, tandis que ma mère continue toujours à parler musique.
Une bonne heure plus tard (le temps que maman achète un instrument et apprenne à en jouer), nous reprenons la route. Juste au moment où commencent à arriver de gros groupes de touristes. Les paysages sont toujours aussi beaux, et je traîne un peu trop à prendre de nombreuses photos.
Je perd peu à peu les autres de vue. D’autant plus qu’apparemment (comme je l’apprend après coup), ma mère et mon frère s’amusent à faire la course, et à courir dès qu’ils sont cachés par un pan de montagne, pour donner l’impression qu’ils vont vite, tout en marchant tranquillement ! Heureusement, mon père m’attend. Nous finissons pas voir apparaître, sur le flanc de montagne en face de nous, notre destination, le groupe de tulou de Tianluokeng. Vu que nous sommes bien en retard, nous décidons alors, plutôt que de suivre la route à flanc de montagne et faire tout le tour, de couper à travers champs. D’autant plus que nous apercevons ce qui semble être un chemin. Nous n’avions qu’en partie raison. Nous avons peiné un peu à trouver notre route au milieu des broussailles, avant de tomber sur un escalier, qui nous amène juste là ou nous voulions. Nous devons probablement être les seuls touristes à atteindre Tianluokeng par le bas !
On y arrive en même temps que ma mère et mon frère, qui ont été très vexés de ce fait. En effet, ils avaient bien fait attention à être toujours en tête, et même à prendre un raccourci sur la fin. Il n’a cependant pas été aussi efficace que le notre ! Mais cet état de fait nous permet au moins d’attaquer directement les visites, sans avoir à attendre qui que ce soit.
Tianluokeng est composé de cinq tulou, un tulou carré au centre, le plus ancien (construit en 1796), entouré de trois ronds et un ovale, le plus récent (construit en 1966). C’est le premier tulou ovale que nous rencontrons. Nous déjeunons là-bas, avant de remonter vers le parking, ou nous avions donné rendez-vous à notre chauffeur. Après un dernier coup d’oeil sur les tulou de Tianluokeng, nous voilà partis vers notre prochaine destination, l’île de Gulangyu, au large de Xiamen.
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J’aime beaucoup ta photo de Tianluokeng vu d’en haut. On prend mieux conscience de la géométrie des Tulou et de leur impact dans le paysage
Très sympa le blog, ca me rappelle mon voyage à Xiamen.
Ça donne beaucoup de plaisir à lire.
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J’avais voulu aller voir les tulous, mais j’étais finalement allé à Chongqing, je n’avais plus le temps de faire les deux.
La prespectives de Yuchang Lou est très perplexante, avec les poutres en zigzag, on a l’impression de ne plus pouvoir voir droit. Je ne me souviens plus bien si les tulous sont des résidences en communautés ou des « donjons » où les habitants de la région vont pour se protéger des pillards.
Ce sont des résidences en communautés, mais dans le but de se protéger des pillards. Plutôt que de rameuter tout le monde quand nécessaire, ils sont protégés tout le temps.
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