Singapour est une cité-état constituée de plusieurs îles d’une superficie totale de 714 km2, le tout coincé entre la Malaisie au nord et l’Indonésie au sud.
Très tôt, dès le XIVe siècle, on trouve trace de Singapour, ou plutôt Tumasik tel que l’île principale était connu alors, dans des écrits locaux. Mais dès les années 1685, Singapour entre dans le giron colonial, en commençant par appartenir aux Pays-Bas, avant de passer sous contrôle britannique en 1817. Mais c’est avec l’arrivée de sir Thomas Stamford Raffles, qui racheta l’île en 1819 que Singapour prendra véritablement son essor. L’île deviendra une base navale importante, permettant de contrôler le détroit de Malacca, avant de définitivement devenir « colonie de la couronne » en 1867, et ce jusqu’à l’indépendance de Singapour en 1965, après s’être fait jeter hors de la Fédération de Malaisie (à l’exception de la parenthèse de l’occupation japonaise lors de la seconde guerre mondiale).
Ce que j’apprécie particulièrement à Singapour, c’est sa multi-culturalité. Comme le dit très bien mon frère, si on n’arrive pas à deviner d’où viens quelqu’un, alors il est probablement Singapourien. La ville est un véritable melting-pot, et s’est construit sur une forte immigration. En effet, les anglais ont énormément modifié la démographie locale en faisant appel à de nombreux immigré, plus travailleurs et avec moins de revendications nationalistes que la population malaise locale. Et Singapour étant aujourd’hui l’un des pays avec les plus faibles taux de fécondité, la ville continue de faire appel aux travailleurs immigrés.
Ainsi la population singapourienne est aujourd’hui constitué d’environ 75% de Chinois, 15% de Malais et 8% d’Indien, et le reste provenant de nombreux autres pays, dont des pays occidentaux. Et ce sans compter les presque 20% d’étrangers qui résident actuellement à Singapour, et qui concernent surtout les populations philippines, bangladaises sri-lankaises, japonaises, coréennes et anglo-saxonnes.
D’ailleurs, je recommande chaudement à ce sujet la visite du musée Peranakan, que j’ai eu l’occasion de visiter cette fois-ci et que j’ai trouvé fascinant. Les Peranakan, aussi appelés Baba-Nyonya, sont les descendants des premiers immigrants chinois installés dans les colonies britanniques des Détroits, dont Singapour (les autres sont Malacca et Penang). Très vite, ces chinois ont épousés des femmes locales et ont adopté des coutumes malaises afin de mieux s’intégrer. Ils ont ainsi peu à peu développés leur propre culture, résultat d’une influence de toutes les populations de la région, locale ou expatriée. Le musée Peranakan de Singapour est une véritable ode à cette culture, et nous en fait découvrir les nombreuses facettes.
En dehors du musée Peranakan, étant déjà venue à Singapour par le passé, je me suis cette fois-ci surtout contentée de flâner dans les environs du Raffles. Il faut dire qu’entre la digestion des bons repas qui m’ont rendu un peu paresseuse, et ma fascination pour le Raffles qui m’ont surtout fait faire explorer l’hôtel, j’ai pour une fois laissé au repos mon âme d’exploratrice, et n’ai pas trop bougé.
Ma zone d’exploration s’est étendu grosso-modo du musée de Singapour et du parc du fort Canning, jusqu’au Raffles et le bord de mer. Tout ce quartier est constitué de magnifiques exemples d’architecture coloniale, dont je raffole, et qui m’ont largement suffit pour ce séjour.