Me voici de retour, de longs mois plus tard, pour enfin continuer le récit de ce voyage dans le Guangxi !
C’est donc à l’aube que l’Écureuil et moi quittons Yangshuo et ses pains de sucres, pour nous diriger vers les rizières de Longji. Nous évitons les endroits les plus touristiques tels que Pingyao, et atterrissons ainsi à Dazhai, légèrement moins couru (mais l’influence touristique se fait là aussi sentir, malheureusement).
Dazhai est un village Yao, l’une des nombreuses minorités chinoises. Les femmes Yaos sont connues pour leurs immenses cheveux, qu’elles ne coupent que 2 fois dans leur vie. Au quotidien, elles les portent enroulés autour de leurs têtes. Ils faut reconnaître que les longs cheveux détachés ne sont pas des plus pratiques pour aller travailler dans les champs.
Elles portent aussi de superbes vestes brodées. Nous avons l’occasion de voir tout ceci de très près, assaillies que nous sommes dès la sortie du bus par de nombreuses femmes du village, insistant pour porter nos sacs.
Il faut dire que ça grimpe dur, sur des escaliers qui semblent infinis, serpentant le long des rizières en terrasse.
Et j’avais évidemment réservé une chambre dans une maison d’hôtes située à bien une heure de montée de la station de bus.
En effet, je parle de village, mais à vrai dire, il s’agit plutôt d’une constellation de petits hameaux, perchés à flanc de montagne, et celui où nous étions était le dernier avant le sommet.
Traditionnellement, les maisons sont toutes construites en bois, sur plusieurs étages, le rez-de-chaussé étant consacré aux bêtes.
Malheureusement, aujourd’hui, la plupart de ces bâtiments sont transformés en maison d’hôtes ou hôtels, et à moins de sortir un peu des chemins principaux, on pourrait croire qu’il n’y a que ça dans le village.
A propos de maison d’hôtes, la notre était tenue par une hôtesse absolument adorable, qui comprenait et baragouinait un peu le français. En effet, elle y accueille régulièrement un reporter français, Jean-Claude Raoul, qui avait tourné un documentaire là-bas, Les marches du Ciel, et a écrit plusieurs livres sur son expérience auprès des Yaos, tels que Sur le Dos du Dragon. La patronne était d’ailleurs venue en France à l’occasion de la sortie de ce documentaire, et la salle au rez-de-chaussé est ainsi tapissée de photos d’elle et son mari en France.
Après avoir posé nos sacs dans notre chambre, nous voici donc parties à l’assaut des rizières. Elles sont appelée LongJi – 龙脊, qui signifie littéralement l’échine du dragon. En effet, les montagnes sont sensées représentée un dragon, et les rizières ses nombreuses écailles.
Et les terrasses sont absolument impressionnantes, à l’image de l’animal qu’elles représentent. Quelle patience il a fallu avoir à l’homme pour venir s’installer ici, et transformer petit à petit tout ces paysages! Elles s’étendent sur 66km2, et ont été construites entre les dynasties Yuan (1271-1368) et Qing (1644-1911). Ainsi, les premières auraient plus de 700 ans ! Et j’espère qu’elles seront là encore pour longtemps, même si quelques inquiétudes peuvent exister à leur sujet.
En effet, il est aujourd’hui beaucoup plus rentable de s’occuper des touristes plutôt que de trimer les pieds dans l’eau dans les rizières, ainsi, la population du village a tendance à les délaisser au profit de l’industrie touristique. Heureusement, ils réalisent tout de même que si nous venons les voir, c’est grâce à la magnificence de ces mêmes rizières qui les ont nourri pendant si longtemps. Ainsi, n’ayant plus le temps ni l’envie de s’en occuper, ils font aujourd’hui appel a des saisonniers de villages moins attrayant pour les touristes, et donc moins riches, pour venir s’occuper de leurs rizières. Il est cependant à craindre qu’ils ne s’occupent plus que du minimum pour attirer les gens. Aujourd’hui déjà, certaines terrasses commencent apparemment à être abandonnées.
L’écureuil et moi avons donc passé notre temps là-bas à explorer ces terrasses de long en large et en travers. Et explorer est bien le bon mot, vu notre propension a sortir des chemins balisés et nous perdre au milieu des terrasses. Je crois qu’entre Yangshuo et Dazhai, je ne me serai jamais autant égaré dans les rizières que lors de ce voyage-ci !
Pour lire la version de l’Écureuil, cliquez ici.
Magnifique reportage sur un site magnifique de résilience sans âge.
très belles photo !!!!
Merci, je suis ravie que les photos aient plu. et j’espère que ce site continuera à rester toujours aussi sublime.
C’est un site exceptionnel!!! Contente de retrouver tes posts 🙂
Bises
Site exceptionnel, oui, ça l’est.
Sinon, j’ai été un peu occupée ces derniers temps, puis en vadrouille, et j’ai ensuite enchaîné avec des soucis de connexion, ce qui n’aide pas pour poster. Je vais essayer d’être un peu plus présente, mais ne promet rien…
Welcome back petite Renarde blogueuse!
Toutes ces magnifiques photos me donnent envie de retourner en Chine…
Tu sais que tu peux revenir quand tu veux, hein ? J’ai plein d’idées d’endroits superbes à voir ! Ce qui est cool avec la Chine, c’est que c’est tellement grand et diversifié qu’il y a toujours du nouveau.
C’est vraiment superbe! Petite question, tu précises que les femmes de cette communauté ne se coupent les cheveux que deux fois: est-ce que tu sais pour quelles occasions? Ca m’a travaillé pendant la lecture de l’article 🙂
D’après Wikipedia, elles se coupent les cheveux une fois à 18 ans, et une fois à 38, mais je ne connais pas la signification de ces âges-là. Peut-être que 18 ans représente le passage de l’enfance à l’âge adulte, et 38 celui de jeune femme à dame âgée ?
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Incroyables tes photos…à couper le souffle! ça me donne tellement envie de partir arpenter ce « dragon » comme tu dis!!
Je trouve les rizières en terrasses toujours impressionnantes. On se sent tellement petit face à elle, surtout quand on imagine toute la patience qu’il a fallu pour en arriver là. Et encore, nous n’étions pas allées à Dazhai au meilleur moment. Une ou deux semaines plus tard, quand elles auront été en eau, et ça aurait été bien plus impressionnant.
Je me souviens être allée Yuanyang dans le Yunnan, THE endroit pour aller voir des rizières en terrasse en Chine, pile au moment où elles étaient en eau, et c’était à couper le souffle.