Ci-dessus, ce que je vois de ma fenêtre depuis bien 10 jours. Il pleut, il pleut, il pleut sans arrêt. Et probablement encore jusqu’à la fin du mois. En effet, nous voilà en plein dans la saison des pluies, ou « HuangMeiTian » comme on l’appelle ici. J’ai trouvé deux façons d’écrire cela en chinois, et n’ai pas réussi à départager les deux. Je vous livre donc les deux versions :
- la première, la plus poétique : 黄梅天, généralement traduite par « la saison de la pluie des pruniers » (黄 = jaune ; 梅 = prunier ; 天 = (ici) saison). C’est, je pense, le terme plus « officiel », celui trouvé notamment sur l’encyclopédie de Baidu.
- la deuxième, la plus réaliste : 黄霉天. Seul le caractère du milieu change. Remplacez 梅, le prunier, par 霉, qui a exactement la même prononciation, mais qui veut dire pourriture, moisissure. Ce qui pourrait se traduire par « la saison du ciel jaunâtre et de la pourriture ». C’est la version donnée par les locaux (soit le chauffeur et la ayi), et qui représente, à mon avis, bien mieux la réalité des choses. En effet, le ciel est toujours couvert et moche, et il fait tellement humide que tout moisi, rouille, etc.
J’attends donc avec impatience le retour des beaux-jours. Mais qui signifiera aussi celui d’une chaleur étouffante. Finalement, je me demande lequel est pire.
Et pour finir, le poème bien connu de Verlaine, dont est tiré le titre de ce billet, et qui représente bien mon esprit des derniers jours (et certainement des jours à venir).
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s’écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?…
Ce deuil est sans raison.
C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !
On voudrait savoir éviter la pluie
Entre les gouttes se glisser
Deux, trois nuages et l’on
Court à l’abri
On n’aime pas trop se mouiller
On se dit qu’ailleurs
Sous d’autres latitudes
Le soleil est brûlant
Même en plein hiver
On rêve d’Orient,
De cap au sud
De sable et de mer
Et l’on attend sous des portes cochères
Ou transi sous un parapluie
On met des chapeaux, des gants,des impers
On se cache, on se rétrécit
Faudrait pas s’éloigner,
Rester dans son coin
Une averse et l’on risque d’être surpris
Pas de jolie vie,
De joli chemin
Si l’on craint la pluie
On prie le ciel
Et les grenouilles
Et l’hirondelle
Que le temps tourne
Comme tourne la chance
Dieu que tout baigne
Quand il y a du soleil
Mais voilà, le mauvais temps ça recommence
Mais
Dans les vies sèches
L’eau se venge aussi:
Y a des ouragans,
Des moussons,
Des déserts.
Autant apprendre
A marcher
Sous la pluie
Le visage offert
Une jolie chanson par très connue de J.J. Goldman pour te faire sortir de Verlaine et de ses poésies superbes et déprimantes^^.
Merci !
C’est vrai que les paroles sont jolies. Par contre, impossible de mettre la main sur une version à écouter…