Il y a quelque temps, je suis allée visiter le vieux village de Fengjing (枫泾). Il s’agit d’une petite ville d’eau, située dans le sud-ouest du district de Shanghai, comme il existe pas mal dans le coin.
Ce village est en particulier réputé pour ses peintures de paysans. Ainsi, dès le parking, on est accueilli par d’immense fresques peintes sur les murs des immeubles, ce qui est bien sympa. Plusieurs murs dans les alentours sont ainsi décorés. Ça donne une petite touche colorée, et surtout, embelli les immeubles qui, sans cela, seraient loin d’être exceptionnels.
Après cela, nous arrivons dans la vieille ville à proprement parler. Elle ressemble à tous les autres vieilles villes d’eau dans le coin : des petites maisons bâties autour de canaux, de jolis ponts les traversants, etc. Le tout à l’ambiance plutôt romantique, comme l’ont bien compris certains.
Elle a tout de même une particularité que j’ai appréciée : de beaux panneaux en bois ornaient de nombreux murs, plus jolis que les murs grisâtres habituels dans ces régions.
C’est donc parti pour une petite balade le long des canaux. On passe au travers de nombreux petits restaurants, installés tout au long de ceux ci, ainsi que de nombreux stands vendant les spécialités locales, aux nombres desquels se trouve des grenouilles (on en trouve dans des restaurants, un peu partout en Chine, mais je n’en avais encore jamais vu vendre ainsi dans la rue auparavant), et des zongzi (粽子) (constitués de riz glutineux fourré de tout plein de trucs différents, le tout emballé dans des feuilles de bambous, et cuit à la vapeur). Le fumet de tout ceci est bien tentant, mais maman nous ayant préparé comme d’habitude un repas pantagruélique juste avant, on n’y touche pas trop.
Nous nous dirigeons petit à petit vers l’un des sites à visiter, l’ancienne commune du village. On peut ainsi voir les locaux d’où les dirigeants communistes géraient le village. C’est de là qu’étaient planifiées les productions des champs du village, que les gens venaient s’enregistrer pour les mariages/décès/naissances/etc., qu’ils s’occupaient des jeunes instruits qui étaient envoyés là, etc. On peut visiter l’ancienne salle de réunion, où avaient probablement eu lieu de nombreux drames (séances d’autocritiques ? Ce n’est pas écrit explicitement sur les panneaux, mais ce qui y est indiqué m’y fait penser).
On peut aussi admirer là-bas une superbe collection de badges de Mao (j’ai été épatée par la variété des badges, ainsi que le travail minutieux qui a du être fourni pour produire certains de ceux exposés), un abri anti-raids aériens (l’un des plus grands que j’ai pu visiter, le tout très bien construit. Ils devaient certainement pouvoir abriter tout le village dedans ! ), un vieux MiG 15, « héros de nombreuses guerres, et qui prend là sa retraite bien méritée », ainsi qu’un canon.
Après cette petite plongée dans un passé plutôt récent, nous tombons sur un temple, à l’entrée duquel on se fait offrir des petites pâtisseries. Il s’agit d’un genre de gâteau glutineux, fourré d’un truc sucré (impossible de dire ce que c’est), le tout sur une couche de caramel. Ayant donc les mains pleines, je n’ai pas tellement de photos du temple, j’ai tout juste réussi à prendre la suivante, avant de me retrouver les mains pleines de la farce sucrée (parce que les gâteaux étaient encore tous chauds, et la farce bien dégoulinante).
Petite curiosité à l’intérieur du temple, on voit certaines statues, avec le visage couvert. On demande pourquoi, et on nous explique « qu’elles n’ont pas encore vu la lumière ». On essaie d’en savoir plus, et on finit par comprendre qu’elles ne sont pas encore installées à leur emplacement définitif, et qu’elles n’ont probablement pas encore été consacrées.
Après cela, nous rebroussons peu à peu chemin, avant de reprendre la voiture et rentrer sur Shanghai.
Vous pourrez retrouver toutes ces photos ainsi que quelques autres sur Flickr.
Ahaha! Il n’y a pas que les Français qui mangent des grenouilles! Bien entendu, je n’ai jamais mangé un truc pareil, mais mon expérience à l’étranger m’a rappelé que les préjugés ont la vie dure dans ce domaine.
J’ai eu exactement la même réaction en voyant les grenouilles en vente. Je rappelle tout de même que les chinois mangent « tout ce qui a 4 pattes, sauf les tables, et tout ce qui a des ailes, sauf les avions ». Bref, je pense que tant qu’un produit n’est pas mortel pour l’homme, ça doit être consommé quelque part en Chine (et encore, si ça se trouve, il y a des produits dangereux qui sont consommés).
J’aime beaucoup ta visite guidée de Fengjing. Je connais mal la chine, et grâce à de nombreux blogs, je découvre toujours un peu plus, grâce à l’expérience partagée sur la toile. J’apprécie beaucoup ton blog, qui je trouve, est un sacré bol d’air frais. Sinon, le badge de Mao m’a bien fait rire. C’est tellement kitch! ^^
Je suis toujours ravie quand je peux faire découvrir un petit bout de Chine à mes lecteurs ! Et il faut reconnaître que le kitch fait partie intégrante de l’expérience chinoise.