Mes vacances se terminent. Ma grand-mère et mon cousin en ont profités pour passer nous voir à Shanghai. Entre ces deux visites, nous sommes partis en famille faire un petit tour dans le Fujian. La première étape fut Quanzhou.
La ville fut fondée en 718 sous la dynastie Tang (618-907), et s’est developpée peu à peu, pour finir par devenir sous les dynasties Song (960–1279) et Yuan (1279–1368) l’un des plus grands ports au monde. De nombreux personnes, en provenance de toute l’Eurasie y résidaient. Elle était considérée comme le port de départ de la route de la soie maritime. D’ailleurs, le nom arabe de la ville, Zayton, aurait donné le mot « satin » . Ainsi, aux côtés de bâtiments chinois plus classiques, on peut aussi y trouver quelques vestiges d’architecture arabe.
Arrivés dans la nuit à Quanzhou, nous nous sommes dirigés tout droit à l’hôtel, sans voir grand chose de la ville. Les visites ont commencé le lendemain. Nous avions réservé un chauffeur pour la journée. On lui demande tout d’abord de nous conduire à la fameuse mosquée. Il nous dépose devant un temple à l’allure tout à fait chinoise. Malgré tout, nous y allons quand même, même si ça ne ressemble pas vraiment aux images qu’on avait pu voir. Après tout, la mosquée de Xi’an ressemble à un temple chinois. On découvre en fait qu’il ne s’agit pas du tout de la mosquée, mais du temple Chengtian. En effet, le chauffeur trouvait qu’à la mosquée, il n’y avait que des vieilles pierres inintéressantes, et ne comprenant pas ce qu’on pouvait bien vouloir voir là-bas, a décidé de nous emmener voir quelque chose qui faisait plus de sens, d’après lui. Le temple ayant l’air malgré tout joli, nous y feront tout de même un tour.
Il fut apparemment construit en 1007, et restauré sous les Qing. On y a trouvé une ambiance paisible, avec aucun touriste en dehors de nous, justes quelques moines et des fidèles en train de prier. En effet, le nouvel an approche, et c’est l’occasion pour les gens d’aller faire un tour au temple. Surtout pour ceux qui travaillent au loin, et reviennent dans leurs familles pour l’occasion. Les autels regorgeaient d’offrandes.
Après la visite du temple, nous rejoignons notre chauffeur, en insistant bien sur le fait que « si si, c’est bien la mosquée que nous voulons voir », « on aime bien les ruines et les vieilles pierres ». Il nous y emmène, mais en répétant bien plusieurs fois sur le trajet « vous verrez, il n’y a vraiment rien à voir ».
Arrivés là-bas, il nous dépose devant la mosquée. Elle a été contruite en 1009, et restaurée en 1309. C’est la plus vieille mosquée de Chine. Depuis, personne n’a vraiment du en prendre soin. En effet, il n’en reste aujourd’hui pas grand chose, mais tout de même suffisament pour pouvoir l’admirer. Trouvant la mosquée fermée, on demande à quelques petits vieux assis dans les parages si on peut y entrer, ils répondent que ça n’est ouvert que le samedi/dimanche. On trouve cela plutôt étrange, le jour saint musulman étant le vendredi (en fait, on pense qu’ils devaient savoir qu’elle était ouvert uniquement pour la prière, et répondu ça par réflexe). Bref, dans tous les cas, ce n’est pas le bon jour. Nonobstant cela, nous décidons d’en faire le tour, au moins pour nous permettre d’en avoir une belle vue. On trouve sur la porte arrière un panneau, avec un numéro de téléphone. Tentant le tout pour le tout, mon père appelle, on décroche, et l’imam vient nous ouvrir en personne ! Il nous fait faire le tour de la mosquée, nous raconte son parcours (il vient du Qinghai, dans l’ouest de la Chine, vient d’arriver ici il y a quelques mois, et pour 2 ans. Il trouve ça carrément plus chouette ici, parce que là-bas, tout le monde est déjà converti, il n’y a plus rien à faire, alors qu’ici, il y a du challenge. En effet, il n’a apparemment que quelques dizaines de fidèles qui viennent toutes les semaines à la prière, et aucun locaux ! Se sont tous des commerçant qui s’installent quelques temps dans la ville pour leur boulot), et tente au passage de nous convertir (enfin, pas vraiment, mais on le sent tout de même bien prosélyte). On a droit à un petit livret explicatif sur l’islam (en chinois malheureusement. Autant, je comprends bien à l’oral, autant, mon niveau écrit n’est pas tout à fait au niveau), et mon père entre dans un grand débat théologique avec lui, et ils effectuent tout deux une étude comparative du christianisme et de l’islam. On en profite donc pour faire le tour de la mosquée, qui respire le calme et la sérénité (j’ai vraiment un faible pour les vieilles pierres). On n’a plus du tout l’impression d’être en Chine.
On repart, en lui promettant qu’on jettera un coup d’œil au Coran, et rejoignons maman qui, tandis que nous discutions avec l’imam, était en train de marchander avec des brocanteurs à côté. Ils vendent tout un bric à brac de soit disant « antiquités ». Tandis que maman discute tabatières, que papa agrandit sa collection de cailloux et que mon frère s’extasie sur de « vieilles » armes, j’en profite pour faire un petit tour du coin et prendre quelques photos.
Nous partons ensuite pour le temple Kaiyuan. Construit en 686 sous le règne de l’impératrice Wu Zetian, les restaurations et agrandissements successifs en ont fait le plus grand temple de la région. Il est surtout réputé pour ses deux pagodes en pierres, les deux plus grandes de Chine construites dans ce matériau. En effet, les pagodes sont en général plutôt construites en bois. Elles font chacune plus de 40m de haut !
Après tout cela, il est finalement temps d’aller manger ! On essaie pour l’occasion la spécialité locale (dont j’ai totalement oublié le nom, désolée…), un soupe avec des filaments de nouilles de riz, dans laquelle on peut rajouter ce qu’on veut (viandes, légumes, etc.). Ça a été une plutôt belle découverte !
Puis nous demandons au chauffeur de nous conduire au musée maritime de Quanzhou. Arrivés là-bas, nous découvrons qu’il est fermé pendant la période du nouvel an ! On arrive tout de même à obtenir du gardien qu’il nous laisse entrer dans l’enceinte, où on peut voir sur un bassin un vieux bateau.
Après ça, retour à l’hôtel, ou nous attend un autre chauffeur, pour nous amener à notre prochaine étape.
A bientôt pour la suite du périple !
Pingback: Vacances dans le Fujian – Étape 2 : Les Tulou 1/2 » Le Repaire de la Renarde