Hier, c’était la fête du balayage des tombes. C’est en quelques sortes l’équivalent de notre Toussaint. C’est l’occasion pour les familles d’aller sur les tombes de leurs ancêtres, y arracher les mauvaises herbes, les nettoyer, et faire de nombreuses offrandes. Et c’est aussi l’occasion pour beaucoup d’aller faire un bon pique-nique en famille. En effet, cette fête annonce aussi l’arrivée du printemps (清明节 – Qingming Jie en mandarin, ce qui signifie littéralement « fête de la clarté et de la pureté », sensé représenter les superbes conditions météorologiques de cette période). Et les tombes sont en général situées à la campagne, ce qui donne un but champêtre bien agréable à la sortie familiale.

Pour ceux qui ne peuvent pas aller sur la tombe de leurs ancêtres (trop loin, inexistante, etc.), on peut aussi brûler des offrandes à la croisée de chemins. Les offrandes consistent en une foule de menus objets en papier, afin de les faire parvenir aux morts sous forme de fumée. En effet, le monde des morts en Chine ressemble en tous points à celui des vivants, et on leur fait parvenir ainsi tout ce sont ils peuvent avoir besoin. Il y a donc les traditionnels meubles, vaisselle, et tout ce qu’il faut pour la maison, mais aussi des objets plus modernes, tels que télévisions, téléphones portables, ou voitures (qui remplacent les vieux chars et chevaux). Et surtout, on leur envoie ainsi de l’argent, plein d’argent, sous forme de lingots ou de billets frappés à l’effigie de l’empereur de jade, afin qu’ils puissent s’acheter tout ce dont ils ont besoin, mais aussi soudoyer si nécessaire les fonctionnaires peu scrupuleux  et ennuyeux qu’ils pourraient rencontrer sur leur chemin (et oui, le monde des morts est similaire en tous points à celui des vivants, bureaucratie infernale y compris !) .

Préparation des offrandes et allumage du feu.

Offrandes en train de brûler. (Cliquer dessus pour voir l’image en plus grand.)

Braises résiduelles.